Laurence Finet

Vestiges d'un temps à venir

Vestiges d’un temps à venir explore l'univers d’êtres cyborg. Cette exposition estune invitation à contempler la fondation de l'intelligence artificielle, notrerapport de plus en plus dépendant à la technologie et notre lien de plus enplus ténu avec le vivant.

Lors d’une résidence artistique àl’Ecole d’art d’Ottawa, j’ai gravé à l’eau forte une série de sept plaquesd’aluminium. Ensuite, je les ai imprimées en les superposant pour réaliser troisséries d’estampes. La première, « Algorithme antique »,reflète l’image d’un code informatique par la position aléatoire des formes quila composent. Dans la seconde série, « Algorithme des sens »,deux êtres cyborg, composés de formes délibérées, s’éveillent à une forme deconscience grâce à leur sensualité et à leurs émotions. Et dans la troisième,« Algorithme insensé », je crée un passage entre abstraction etfiguration, mélangeant des plaques des deux premières séries.

Par ce travail de superposition desplaques, je suis entrée dans une recherche de la transparence et de la couleuroù j’ai expérimenté avec différents procédés et matériaux. Sous les couchessuccessives et à travers l’opacité de l’encre, j’ai voulu révéler, comme par unprocessus archéologique, ce qui pourrait se cacher derrière un codeinformatique et ce qui pourrait rester de nos émotions humaines après lasensualité naissante de deux êtres cyborg.

À une époque où l’humanité est menacée, notreconnexion au réel et au monde naturel perd de sa profondeur. L'intelligenceartificielle peut-elle nous aider à relever les défis de notre temps ? Desêtres cyborg pourraient-ils développer leur propre conscience morale ou parcontraste, pourraient-ils nous rappeler à l'essence même de ce qui nous rendhumain ?

Je tiens àremercier l’Ecole d’art d’Ottawa et particulièrement Jeff Stellick de m’avoirpermis de réaliser cette résidence artistique. Je remercie également RobHinchley pour ses enseignements et pour m’avoir guidée lors des prémices de ceprojet et surtout, je le remercie de m’avoir fait découvrir l’universmerveilleux et toujours surprenant de la gravure. 

Vestiges of a Time to Come

Vestiges of a Time to Come explores the world of cyborg beings.This exhibition is an invitation to contemplate the foundation of artificialintelligence, our increasingly dependent relationship to technology and ourincreasingly depleted connection to the living.

Duringan artistic residency at the Ottawa School of Art, I etched a series of sevenaluminum plates. Then, I printed these plates by superimposing them to create threeseries of prints. The first, "Algorithme antique", reflectsthe image of a computer code through the random position of the shapes thatcompose it. In the second series, "Algorithme des sens", twocyborg beings, made of deliberate shapes, awaken to a form of consciousnessthrough their sensuality and emotions. And in the third, “Algorithme insensé”,I create a passage between abstraction and figuration by mixing plates from thefirst two series.

Throughthis work of layering plates, I entered into a search for transparency and colour,experimenting with different processes and materials. Beneath the successivelayers and through the opacity of the ink, I wanted to reveal, as through anarchaeological process, what might hide behind a computer code and what mightremain of our human emotions after the emerging sensuality of two cyborgbeings.

Ata point in history where humanity is threatened, our connection to what is realand to the natural world is losing its depth. Can artificial intelligence helpus solve the challenges of our time? Could cyborg beings develop their ownmoral conscience, or could they, by contrast, remind us of the essence of ourvery own nature?

Iwould like to thank the Ottawa School of Art and especially Jeff Stellick forgiving me the opportunity to carry out this artistic residency. I would alsolike to thank Rob Hinchley for his teachings and for guiding me through theearly stages of this project and, above all, I thank him for introducing me tothe wonderful and ever-surprising world of printmaking.


Rejoins-moi sous l'algorithme

Rejoins-moi sous l’algorithme explore l'univers d'êtres cyborg. Cette exposition est une invitation à contempler la fondation de l'intelligence artificielle, notre relation de plus en plus dépendante à la technologie et notre lien de plus en plus ténu avec le vivant. Ce faisant, cette exposition offre l'occasion de réfléchir à ce qui nous rend profondément humains.

Mes peintures sont construites à partir de couches pigmentées qui rappellent des vues radiographiques de squelettes et de chair. Je vois mes figures comme des êtres cyborgs qui découvrent une forme de conscience. Grâce à leurs sens et à leur sensualité nouvelle, les cyborgs commencent à ressentir des émotions et, à travers ce processus, éveillent leur conscience d’eux-mêmes et de l’autre.

Dans mes gravures, je continue à utiliser des méthodes de superposition pour signifier la complexité d'un être. J'utilise des plaques d'aluminium gravées où les formes sont délibérément disposées pour créer des images abstraites évoluant vers des représentations de figures.

Mes explorations des sens et des sensualités organiques/inorganiques m'ont amenée à réfléchir de manière plus abstraite à l'intelligence artificielle, en particulier aux algorithmes et à l'automatisation. Pour mes œuvres d'art numérique, j'ai écrit un code de programmation informatique qui a dicté les compositions formelles. Cet algorithme est devenu une sorte de collaborateur d'intelligence artificielle à qui j'ai délégué le pouvoir decomposer librement des images. Cette collaboration artistique m'a amenée à me poser la question suivante : "Les êtres cyborgs créeraient-ils s'ils avaient la capacité d'éprouver des émotions ? Et si oui, que créeraient-ils ? Quels seraient leurs désirs et raisons d'être ?"

À une époque où le règne humain est menacé, notre connexion au réel et au monde naturel perd de sa profondeur. L'intelligence artificielle peut-elle nous aider à relever les défis de notre temps? Des êtres cyborgs pourraient-ils développer leur propre conscience morale ? Ou sauraient-ils, par contraste, nous rappeler l'essence de notre propre nature ?

Meet Me Under the Algorithm

Meet Me Under the Algorithm explores the universe of cyborg beings. This exhibition is an invitation to contemplate the foundation of artificial intelligence, our increasingly dependent relationship to technology and increasingly depleted connection to the living. In doing so, this exhibition offers an opportunity to reflect on what makes us deeply human.

My paintings are constructed through pigmented layers that remind x-ray-like views of skeletonsand flesh. I see my figures as cyborgs discovering a sense of consciousness. Through their senses and new-found sensualities, the cyborgs start to feel emotions and through this process, they gain an awareness of self and of the other. 

In my etchings, I continue to use methods of layering to signify the complexity of a being. I employ etched aluminum plates where shapes are arranged deliberately to create abstract images evolving to depictions of figures.

My explorations ofthe senses and organic/inorganic sensualities has led me to think more abstractly about artificial intelligence, specifically of algorithms and automation. For my digital artworks, I wrote a computer programming code which dictated the formal compositions. This algorithm became a type of artificial intelligence collaborator to which I gave agency to freely compose images. This artistic collaboration has made me consider the question, “Would cyborg beings create if they had the ability to experience emotions? And if so, what would they create? What would be their desires and reasons for being?”

At a point in history where humanity is threatened, our connection to what is real and to the natural world is losing its depth. Can artificial intelligence help us solve the challenges of our time? Could cyborg beings develop their own moral conscience? Or could they, by contrast, remind us of the essence of our very own nature?


Déconstruction    Explosion    Reconstruction

Les séries sur  lesquelles je travaille actuellement proviennent d'une volonté de développer  mes histoires et de donner plus de sens à mes oeuvres. À travers plusieurs  médias, j'explore l'idée de la «cyborgisation». En effet, de plus  en plus, nous devenons déconnectés de la nature et dépendants à la technologie.  La technologie devient une partie de nous; nous devenons la technologie qui  change nos corps et nos esprits.

Ces séries se  concentrent sur la sensualité des cyborgs et interrogent la nature de leur  reproduction. Pourront-ils éprouver des émotions provenant de la sexualité,  comme nous, êtres humains? Seront-ils éventuellement en mesure de créer de  l'art? Ressentiront-ils le besoin de développer un concept? Auront-ils des  envies? Sans être humain derrière qui dirige? Actuellement, les robots sont  incapables de conscience ou d’émotions, mais pour combien de temps?  L'opposition entre  réalité-authenticité-émotions et illusion-cyborgisation-artificialité est ce  qui a alimenté ces travaux.

La série de gravures  « Déconstruction – Explosion – Reconstruction » prend ses origines  dans le thème de la Cyborgisation qu’elle emmène vers une autre direction. Lors  d’un mentorat avec Rob  Hinchley, j’ai exploré diverses techniques de monotype et des matériaux variés  dans le but de créer des transparences par couches superposées. Dans cette série de monotypes, je déconstruis les  images cyborg et les décompose en leurs formes élémentaires que j’utilise comme  plaques d’estampes indépendantes. Ces images sont créées par couches  successives de monotypes passés sous la presse à nombreuses reprises. Les espaces blancs sont libérés et je crée  ainsi des images de cellules explosées qui s’échappent dans toutes les  directions et qui, éventuellement, pourraient conduire à une reconstruction de  leur tout d’origine. Un cycle est créé où le chaos apparaît, hors du temps,  sans commencement ni fin, comme un moment d’éternité. Une explosion crée tout  un autre univers. Déconstruire pour mieux reconstruire.

Selon Jacques  Derrida, déconstruire, c’est mettre à jour l’implicite, l’inaperçu pour  réinterroger les présupposés et ouvrir de nouvelles perspectives.

Les êtres  cyborg auront-ils la capacité de remettre en question leur existence et ainsi  de se réinventer? Vivront-ils ce cycle propre à l’homme et propre au processus  de créativité?

« C’était  la fin d’un monde et comme toujours le commencement d’un autre. »   Fernand Dumont, « La région du cœur »

Deconstruction    Explosion    Reconstruction

My  current series originate from a will to develop my stories and to further build  meaning in my work. Through several media, I explore the idea of  “Cyborgization”. More and more, we become disconnected to nature, and more  dependent on technology. Technology is turning into a part of us; we are  becoming technology as it is changing our minds and bodies.

These  series focus on the sensuality of cyborgs and question the nature of their  reproduction. Will cyborg beings experience emotions originating from  sexuality, like we, human beings, do? Will they eventually be able to create  art? Will they feel the need to develop a concept? Will they have desires?  Without a human being the background directing them? Presently, robots are  still incapable of gaining a consciousness, but for how long? The opposition  between reality, authenticity, and emotions versus illusion, cyborgization and  artificiality is what has been fueling these works.

The  monotype series “Deconstruction – Explosion – Reconstruction” takes its originin the Cyborgization theme and brings it in another direction. Under mentorship  with Rob Hinchley, I explored various monotype techniques and materials with  the aim of creating transparencies through layers. In these works, I  deconstruct the cyborg images into their elementary shapes and I use these  shapes as independent printing plates. Images are created by successive layers  of monotypes passed numerous times under the press. Negative spaces are freed  and exploded cells flee in all directions, which could eventually lead to a  reconstruction of their original form. A cycle is created where chaos appears,  out of time, without beginning nor end, just like a moment of eternity. The  explosion creates a whole new universe. To deconstruct to better rebuild.

According  to Jacques Derrida, to deconstruct is to excavate the implicit, the unnoticed and  to question assumptions and to open up new perspectives.

Will  cyborg beings question their own existence and have the capacity to reinvent  themselves? Will they be able to experience this cycle specific to humans and to  the process of creativity?

« It was the end of a world  and as always, the beginning of another one.”  Fernand  Dumont, « La région du cœur »


C y b o r g i s a t i o n

Ces travaux proviennent d’une volonté de développer mes histoires et de donner plus de sens à mes œuvres. À partir d'images chargées en émotions intenses de mon iconographie personnelle, j'ai expérimenté avec divers matériaux et techniques. A travers le processus que j’ai développé, ces émotions ont évolué vers un sentiment universel, vers une question importante de notre contexte actuel. C’est alors qu’un concept est apparu lentement. Afin d'établir un dialogue et de créer des liens entre les idées, j'ai décidé d’expérimenter avec une tablette électronique et de l'utiliser comme outil de dessin. J'ai remarqué que les formes composées par la tablette évoquaient les formes des os et que leur froideur et parfaite régularité faisaient écho à l'artificialité caractérisant un être cyborg. Un concept a commencé à émerger, l'idée de la"cyborgisation" de l'être. En effet, de plus en plus, nous devenons déconnectés de la nature et dépendants à la technologie. La technologie devient une partie de nous; nous devenons la technologie qui change nos corps et nos esprits.

Les formes provenant du pinceau numérique ont nécessité la construction de différents gabarits. Par couches successives et en jouant avec les transparences, ces formes ont construit une structure osseuse avec ses muscles et sa peau. Une fois satisfaite avec les esquisses numériques, mon intention était de les reproduire fidèlement avec des outils de création traditionnels.

Le concept s'est finalement emparé du contenu et a commencé à diriger les travaux ultérieurs. Puisqu’une œuvre d'art se nourrit d'une autre œuvre d'art, j'ai réfléchi à la manière dont la "Vénus d'Urbino" de Titien, représentant une femme s’abandonnant à la masturbation, était choquante et controversée à son époque. Cette œuvre a interrogé et captivé les imaginations tout comme elle le fait encore aujourd’hui. Ceci conduit à la question suivante. Un cyborg pourrait-il s'adonner au plaisir, une activité habituellement réservée aux êtres humains? L'interrelation entre réalité-authenticité-émotions et illusion-cyborgisation-artificialité est ce qui a alimenté ces travaux.

Ces explorations thématiques ont mené à une série d’oeuvres « synthèses » confrontant des techniques ancestrales telles que la peinture à l'huile inspirée des grands maîtres, la photographie argentique, le cyanotype et la gravure à des techniques et matériaux actuels de peinture acrylique et d’estampes digitales tout en explorant des idées contemporaines. Cette série se concentre d’avantage sur la sensualité des cyborgs et interroge la nature de leur reproduction. Pourront-ils éprouver des émotions provenant de la sexualité, comme nous, êtres humains? Seront-ils éventuellement en mesure de créer de l'art? Ressentiront-ils le besoin de développer un concept? Auront-ils des envies? Sans être humain derrière qui dirige? Actuellement, les robots sont incapables de conscience ou d’émotions, mais pour combien de temps?

Selon Damasio, les sentiments sont à la base de l’art, des cultures humaines, des sciences, bref, de tout. Ils sont le moteur qui nous fait explorer et avancer. En effet, les émotions que nous ressentons engendrent des sentiments et provoquent un déséquilibre dans notre corps qui, grâce à l’homéostasie, le processus de régulation de notre organisme, va trouver un chemin pour rétablir l’équilibre permettant ainsi notre survie et notre épanouissement. L’activité créative offrirait un moyen de réguler ces émotions et de les ramener vers un état d’équilibre.

« Une œuvre d’art qui n’a pas commencé dans l’émotion n’est pas de l’art.» Cézanne

Ceci rejoint aussi Spinoza qui appelait cette force le « conatus », le moteur de notre existence. D’après lui, cette force provient de notre désir, un désir qui correspond à notre volonté mais aussi à notre appétit. La raison a donc besoin des sentiments pour convertir nos passions en actions et par extension, nos émotions en actes créatifs.

« Chaque chose, selon sa puissance d’être, s’efforce de persévérer dans son être.» Spinoza

Les êtres cyborg connaîtront-ils cet état de déséquilibre nécessaire à la création et le besoin indispensable de rétablir un équilibre pour survivre et avancer?

Basé sur cette analyse des origines de la créativité, l’œuvre d’art est associée à la nature même de l’être humain. Elle en caractérise un besoin vital. Les êtres cyborgs, tant qu’ils ne seront qu’un amas d’algorithmes, répondant d’une même manière à tel stimulus, sans subjectivité propre, pourront-ils créer une œuvre d’art qui procurera des émotions artistiques à celui qui la regarde? 

« La technique n’est qu’un moyen et c’est finalement l’émotion qui l’emporte, qu’elle ait pour origine une intelligence humaine ou artificielle.»  Jean-Jacques Neuer

C y b o r g i z a t i o n

These works originate from a will to develop my stories and to further build meaning into my work. Starting with images from my personal iconography charged with intense emotions, I experimented with various materials and techniques. Through the process I developed, these emotions evolved towards a universal feeling, an important question of our current context and from there a concept emerged slowly. In order to establish a dialogue and extend links between ideas, I started experimenting with a tablet computer, using it as a sketching tool. I noticed that the shapes formed by the digital tablet evoked the shapes of bones and that the coldness and perfect regularity of these shapes echoed with the artificiality characterizing a cyborg being. A concept started to emerge, the idea of the “Cyborgization of the Being”. Indeed, more and more, we become disconnected to nature, and more dependent on technology. Technology is turning into a part of us; we are becoming technology as it is changing our minds and bodies.

The shapes originating from the digital brush required the construction of various templates. In successive layers, playing with transparencies, these shapes composed a bone structure along with its muscles and skin. Once I was satisfied with the digitally created imagery, my intent was to faithfully reproduce it with traditional tools.

The concept eventually took hold of the content and started directing the subsequent works. Since a work of art feeds on another work of art, I reflected on how the “Venus of Urbino” by Titian, depicting a woman indulging in masturbation, was shocking and controversial at its time. It questioned and captured imaginations and it still does today. This lead to the following question. Could a cyborg indulge in pleasure, an activity usually engaged in by humans? The interrelation between reality, authenticity and emotions versus illusion, cyborgization and artificiality is what has been fueling these works.

These theme explorations lead to a “synthesis” series of works, opposing contemporary ideas and techniques in digital printmaking and acrylic painting to ancestral techniques in photography, printmaking and oil painting techniques inspired by the Old Masters. This series further focuses on the sensuality of cyborgs and questions the nature of their reproduction. Will cyborg beings experience emotions originating from sexuality, like we, human beings, do? Will they eventually be able to create art? Will they feel the need to develop a concept? Will they have desires? Without a human being in the background directing them? Presently, robots are still incapable of gaining a consciousness or display emotions, but for how long?

According to Damasio, feelings are at the basis of the arts, human cultures, sciences, in short, everything. They are the engine that makes us explore and move forward. Indeed, the emotions that we experience generate feelings and cause an imbalance in our body which, thanks to homeostasis, the regulation process of our organism, will find a way to restore the equilibrium allowing us to survive and flourish. The creative act would offer a way to regulate these emotions and bring them back to a state of balance.

"A work of art that has not started in emotion is not art.”Cezanne

Spinoza called this force the "conatus", the motor of our existence. According to him, this force comes from our desire, a desire that corresponds to our will but also to our appetite. Reason therefore needs feelings to convert our passions into actions and by extension, our emotions into creative acts.

"All things, according to its power of being, strives to persevere in its being." Spinoza

Will cyborg beings experience this state of imbalance necessary for creation and the imperative need to restore an equilibrium to survive and move forward?

Based on this analysis of the origins of creativity, a work of art is associated with the very nature of the human being. It characterizes a vital need. As long as they are a collection of algorithms, responding in the same way to a certain stimulus, without their own subjectivity, will cyborg beings be able to create a work of art that generates artistic emotions to the person looking at it?

"Technique is only a means and it is eventually emotion that prevails, whether it originates from human or artificial intelligence." Jean-Jacques Neuer

Bibliography

  • Damasio Antonio. The Strange Order of Things: Life, Feeling, and the Making of Cultures. New York: Pantheon Books, 2018.
  • Lenoir Frédéric. Le Miracle Spinoza. Paris: Fayard, 2017.
  • Neuer Jean-Jacques. Artistes et robots: vers une nouvelle définition de l’œuvre d’art. (theconversation.com,22/04/2018).
  • Botella Marion. Les émotions, au cœur de la création. (Cerveau & Psycho, n°46 juillet-août 2011) :54-58.

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